18 – Psychose
Les jours se succèdent et se ressemblent dans l’esprit des Terriens. Cela s’appelle psychose, panique, épouvante, douleurs et désespoir.
Avant même l’arrivée des cailloux de l’espace, l’atmosphère est suffocante et l’abondance de cataclysmes tue déjà.
Andrew Mc Arthur a bloqué les 2 caméras les plus proches sur 2 points précis : le lac - la ville, et la deuxième est dirigée sur le Mont Salève. Le lac semble s’être vidé comme un lavabo auquel on aurait enlever la bonde … Soudain, un bourdonnement sourd, qui s’enfle, qui devient roulement de tonnerre, qui siffle et qui chuinte et un mur d’eau se dresse devant la caméra. Andrew ne l’a pas vu arriver, il est là, c’est tout ! Immobile une fraction de seconde, il s’effondre soudain, explosant en une vague gigantesque qui balaie tout sur son passage : Genève n’existe plus ! Là où était un lac magnifique, une ville cosmopolite et puissante, il n’y a plus qu’un trou immense, au fond duquel coule une rivière : le Rhône a survécu !
Andrew a suivi la vague du coin de l’œil : elle va à la rencontre de ce qui fut une petite montagne de rêve. Il voit un volcan ! la lave a déjà formé une cheminée et sur ses pentes, tout brûle ! L’eau et feu s’épouse, se fonde … vapeur d’eau, cendres : On ressent la fin du monde, le ciel change de couleur, puis l’air et l’eau deviennent rouges et noirs.
Andrew ne veut plus voir … Tout son être est figé : son regard essaye de fuir l’image, mais sans cesse il retourne vers cette horreur sans nom … La bouche ouverte, il cherche un peu d’air … il a envie de vomir, de crier, de hurler : il ne peut pas ! … Il a envie de courir pour se cacher, il voudrait mourir … il ne le peut pas, il ne le peut plus : voici bien des années qu’il a fait un autre choix, il doit maintenant assumer.
Enfin la lune et le soleil disparaissent du ciel, alors la frayeur atteint son paroxysme.
19 septembre 2030
Sur la Terre s’abat une pluie de météorites faisant subir à la planète un désastre humain et un bouleversement de la nature. La température atteint des records qui brûle presque tout ce qui vit. Peut-on encore imaginer des survivants ?
Des villes entières disparaissent, l’aspect physique des régions, des reliefs et de la végétation deviennent jour après jour méconnaissable. Les volcans entrent en éruption. Tremblements de terre et tsunami se déchaînent.
En cette apparente fin du monde qui résistera ?
Espéranza en deuil
Dans la cité souterraine, les psychologues, quelques maîtres Yogi, sophrologues réputés et tous ceux qui, par la force de leur esprit résistent avec courage à la détresse ambiante, se portent volontaires pour maintenir en bonne santé mentale les habitants SURVIVANTS.
Christiansen lui-même ne peut plus regarder de ses écrans l’horreur de la fin du monde. Il ne peut retenir ses larmes, libérant ainsi le trop plein de douleur à chaque reprise de sa respiration sanglotante.
Avec Xavier, Annabelle et Andrew ils ne se quittent pratiquement plus. Comme si l’amitié semblait les aider avec le besoin de s’unir par les sentiments et le cœur pour vivre ou survivre et garder en eux la lueur vivante de la flamme de l’espoir…