Lettre pour l'au-delà

Ce texte, je l'ai écrit à la suite d'un "concours" sur un forum ami.
Il parle d'un ami, qui a fait partie de ma vie depuis mon enfance
J'en étais, bien sûr amoureuse, mais ...... lui savait déjà que c'était les garçons qui l'attiraient...
ou plutôt, un vécu dans sa petite enfance fit de lui un être qui ne savait pas qui il était, ni ce qu'il voulait ...
Plusieurs TS .... j'ai essayé de l'aider jusqu'au bout de ce que je pouvais ..... mais la dernière TS (2 jours après la mort de sa maman) a été la bonne .... (2001)

Lettre pour l'au-delà ...-

Il y a des moments "privés" que l’on garde enfouis en soi ….
Et puis, un jour, un événement fait que, comme un appel, l’invitation à se dire arrive.
Là ce fut le forum de Find-jeux, et le simple jeu d’un copain de ce site.
Le besoin d’écrire est le plus fort. Peut-être pour exorciser le passé ….
Ce texte est un peu particulier, car celui à qui il est adressé n'est plus là pour le lire. Mais il est vivant en moi et qui sait ....... là-haut, peut-être ....

Souvent j’ai pensé t’envoyer une lettre, à toi, dans ton au-delà, avec pour adresse :
Ciel, route des égarés …
Aujourd’hui, comme un appel, je reçois une invitation à t’écrire ce que je n’ai jamais pu te dire …. En rêvant que les mots s’envoleront par dessus le monde et le temps.
Nous avons vécu ensemble 3 années, et pourtant, tu es seulement « passé » dans ma vie. Trois années : une minute, un siècle … je me souviens de chaque seconde : de ton mal-être, de tes non-dits, du refus des gestes tendres, des courts instants de confidence où juste un peu, tu te livrais.
Nous avions quinze ans, souviens-toi, quand nos cœurs se sont croisés. Le temps des rêves, des rêves fous, des grands projets à vivre ensemble, mais déjà, tu fuyais … car derrière ton sourire, déjà se lisait une souffrance : dans cette vie, qu’est-ce que j’y fais, je n’y ai pas ma place, tout est faux …. Et les années se posèrent, une à une, sur nos vies. Sans cesse retrouvés et sans cesse perdus, nous jouions à cache-cache …. Tu étais mal avec moi, et tu étais mal sans moi … je t’aimais et j’attendais.
Vint le jour que j’espérais : nos vies se liaient. Une maison où vivre à deux, de beaux moments, moments heureux, complicité et encore mieux …. Tu revivais, tu espérais, tu attendais … quoi, je ne le saurai jamais … de tes silences, de tes non-dits, j’en ai souffert, je n’ai rien dit, comme je n’ai pas su te dire que l’amour, ça se construit, jour après jour, toute une vie.
Et loin de moi tu es parti dans un ailleurs infini … où je ne peux plus te rejoindre, ni t’écouter, te consoler. Je rêve encore à ton sourire, j’entends encore ces douces phrases murmurées au matin de ton dernier soleil : « quoiqu’il arrive, rappelle-toi : toute ma vie, je t’ai aimé ».
Tu m’as laissé sur le chemin, et je me retourne bien souvent, cherchant ton ombre et ta présence, compagnon de ma vie. C’est ainsi : je t’ai aimé, je t’aime et je t’aimerai, à l’infini.
Genem


Aujourd'hui, nous sommes le 14 février 2021 .... bien des années ont passées ... L'ami-confident-frère et plus n'est pas oublié. Non, c'est un doux souvenir qui de temps à autre, me met les larmes aux yeux ... depuis, j'ai retrouvé un ami commun ... que je fuis un peu, comme si un danger me guettait. je ne sais pas expliquer.

Je suis mariée depuis 15 ans à un homme que j'aime et qui m'aime ... Notre vie est celle d'un couple et non, elle le l'est pas ... F. a eu beaucoup de galères dans sa vie, et depuis quelques années, il ne peut plus marcher : amputé d'une jambe suite à des staphylocoques sans doute chopés à l'host durant une opération, il a subi opérations/opérations ... rééducations inutiles ... et tout ça pour en arriver à une septicémie : il a failli mourir (en fait il est mort durant un court temps : oui, il est revenu de la mort ...) et depuis plus de 2 ans, lui, qui n'a pas choisi de vivre ça, n'est pas sorti de l'appart, hormis encadré par des ambulanciers pour des visites à des médecins ou des examens ...
Nous sommes confinés pour cause d'une cochonnerie appelé Coronavirus, lui l'est encore plus .... et le moral chute, et il craque .... mais tout ça est une autre histoire qui ne m'appartient pas .... j'en souffre.... Ma foi m'aide à tenir le coup, mais .... chaque jour est un peu plus dur, je crois que l'on n'ose plus se parler vraiment ....
à suivre ?