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 LE MONDE BLANC ("suite rescapés d'Auréus")

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GENEmb
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GENEmb


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MessageSujet: LE MONDE BLANC ("suite rescapés d'Auréus")   LE MONDE BLANC ("suite rescapés d'Auréus") Icon_minitime1Sam 9 Mai - 19:55

CONTES ET NOUVELLES DES MONDES IMPOSSIBLES

LE MONDE BLANC ("suite des rescapés d'Auréus")

Année terrestre 2200, Galaxie du Troublond, quelque part en direction de UBM23/6  soleil

Je m'appelle  Mélis. Je suis la fille unique de Benji et de Mallory. J'ai deux patries : Auréus, planète de mes parents, où j'ai grandi, et  la Terre, ma planète de naissance, dont je suis tombée en amour au cours d'un voyage découverte.

C'est sur Terre que je vis désormais, mais Auréus et ma famille restent bien ancrés en mon cœur. Il est vrai que désormais, il est si facile d'aller d'une planète à l'autre, en quelques mois terrestres seulement. Et j'ai le temps, tout le temps, puisque désormais je ne vieillis que d'un an terrestre tous les 25 ans environ, ceci grâce Evi,  simple injection à l'âge de 15 ans terrestre, une découverte fantastique de nos savants aidés par les sages.

Notre peuple a beaucoup évolué depuis leur départ vers Auréus en l'an terrestre 2050. Toutes sortes de vaisseaux sillonnent l'infini. Les moteurs à antimatière et la molécule Evi ont permis d'aller à la rencontre de mondes habités et inhabités, au sous-sol souvent très riches en minerais divers.

Voyager dans l'espace est une de mes passions : la découverte de planètes et d'astéroïdes habités. Je suis archéospace. Un métier qui me comble et m'enrichit chaque jour : il y a tant d'êtres différents en ces mondes !
Mais qu'importe la forme et l'apparence des créatures, du moment que leurs pensées et leurs actions s'unissent pour créer des mondes meilleurs … Et c'est dans ce but que je vis ma passion.

Je suis partie de ma planète voici un an terrestre, pour une mission de reconnaissance sur le secteur UBM23/6 dans la galaxie du Troublond.
Alors que je me dirige vers un groupe d'astéroïdes scintillants, je me sens soudain déportée en direction d'une petite planète ornée d'un anneau et bordée d'une atmosphère semblable à la Terre !
J'essaye de me dégager, mais rien à faire … Mon vaisseau se positionne et atterrit, tout seul, sans que je ne puisse rien faire … les propulseurs ont stoppé … et la porte latérale s'est ouverte ! Je ne porte ni ma combinaison étanche,  ni mon casque intégral … Coup de chance, l'air est respirable pour moi !

Qu'est-ce que cet endroit, jailli de nulle part ? Aucun de mes appareils de détection n'a signalé cette planète … une vraie histoire de fous … et voilà que je constate que toute communication avec la base se résume à des gargouillis inaudibles !
Je suis seule, terriblement seule !
Allons, ce n'est pas le moment de flancher … juste prendre le temps de respirer profondément.
Je regarde autour de moi : je ne suis pas seule ! non, je ne suis pas seule … il y a de la vie ici ! Sauvée ! ….

A quelques mètres du vaisseau, sans que rien ne trouble leurs jeux, des enfants jouent en silence. Sagement … trop sagement …
Dans ce grand espace nu, l’impression qui domine est la tristesse.  :98:
et là seulement est le mouvement. Lent. Oppressant.
Il y a là des grands de 15-16 ans … mais que font-ils ?
Comme en apesanteur, leurs pieds tournent, leurs bras devant eux, écartés,
et leurs mains semblent posées sur du vide.  :danseur:
Des petites filles s’envolent tels de pâles papillons, pour redescendre aussitôt.
De temps à autre, leurs pieds se posent, mais ne restent pas en place.
Plus bas, des petits enfants s’agitent, au ras de ce qui semble être le sol.
Certains tout petits pleurent.  totot
Pas un adulte n’est visible.
Quel chorégraphe macabre orchestre ce ballet ?
Ces êtres se côtoient, s’évitent, bougent au ralenti …
Chaque enfant ne se déplace que dans un espace restreint,
Et il est visible que chacun fait tout pour que son voisin ne l’approche pas.  :diablnoir:

Hébétée, anéantie, je reste debout, près du vaisseau, regardant ce néant,
Il me semble que des heures, des jours se sont écoulés
Pourtant, mon vaisseau spatial fume encore.  confused
J’arrive de la planète Terre, ma belle planète bleue.
Bleue ? A bien y réfléchir, non, pas bleue, pas seulement, vue du ciel.
Mais un camaïeu de verts, de bruns, de bleus, de marrons …
Un puzzle géant aux formes harmonieuses. Qu’elle est belle, ma planète !  :horloge:

De penser à la terre en regardant ce qui m’entoure, j’ai envie de pleurer.
Mais où est-ce que je suis ?
Des Comment ? Des Pourquoi ?
Tant de questions se bousculent dans ma tête.
Et je n’ai rien fait pour atterrir là.
A dire vrai, attirée par un fluide inexplicable, mon vaisseau s’est échoué,
Posé sur ….. rien ?  :coupetoil:
Rien de visible en tous cas.
Le sol est dur, je le sens, j’avance en me heurtant  à des obstacles durs ou mous.
Comme aveugle, je titube.
Où sont les couleurs ? Où est la terre ? Où est le ciel ? Y en a-t-il même ?
Tout se confond dans un blanc laiteux, qui n’est même pas un blanc.
Les corps, d’un blanc gris, immergent de ce rien.
Enfants vieillards livrés à eux-mêmes … Où sont les adultes ?  pale   pale

Je ne vois aucune végétation.
Pourtant, en me penchant, j’arrache ce qui ressemble à de l’herbe, à une fleur grisâtre …
Je m’habitue à ce qui me semble invraisemblable : le manque de couleurs.
Maintenant, en tenant mon regard fixé en certains points,
il me semble apercevoir des formes, comme des arbres, des buissons …
Et même des monuments … des maisons ? des refuges ?
Cela ressemble à des petits dômes, ou à de gros igloos : une ouverture basse, pas de fenêtre, un trou vers le haut d'où s'échappe un semblant de fumée …   :tristounet:

Soudain, venant de nulle part, un son retentit … une cloche tinte, tout près.
Un à un, les enfants se lèvent, et en file, sagement, se dirigent vers un bâtiment.
La  porte s’ouvre.
Au milieu des enfants, je me glisse dans la file. Une voix métallique, venue je ne sais d’où, débite des phrases …
Une litanie de mots, d’interdits :
« Tu ne dois pas t’approcher des Môles secondaires … Tu ne dois pas parler aux autres … Tu ne dois pas regarder ton voisin  … Tu ne dois pas toucher les autres … La couleur est dangereuse … les Môles sont dangereux, la chaleur est dangereuse … »

Je me glisse à l’intérieur sans que personne ne m’arrête.
C'est immense ! alors que le bâtiment me semblait tout petit, vu de dehors !
Il semble que les êtres qui ont construit ceci sachent dilater ou compresser les matériaux …
Un univers blanc, comme toute chose ici … des matelas suivent la courbe du môle, et puis, des bancs, et des tables du centre desquelles s’élèvent des « distributeurs » ??? interrog
Les plus grands s’avancent, entrent et s’assoient à une table.
Puis les autres prennent place autour des tables, par âge, me semble-t-il.
Les plus petits restent par terre, où des biberons sont alignés …..
Chacun prend une coupelle et la glisse dans l’appareil au centre.
Une substance coule et remplit la coupelle.  cuisine
Je suis le mouvement, imite les jeunes.
Dans la coupelle, je reçois une gelée blanchâtre, pas très appétissante.
Je goûte avec méfiance : ça a le goût de ragoût viande-pommes de terre.
Au centre de la pièce, une fontaine, d’où coule un liquide lui aussi blanchâtre.  bois & mange
Les enfants font là aussi la queue, chacun prend un gobelet, et boit, remplissant une ou deux fois leur verre. Je les imite et je goûte : ça a le goût de lait vanillé sucré, un peu trop sucré … et très écoeurant : je n'insiste pas, je boirais l'eau de mon vaisseau …

Peu à peu, il me semble que mes membres s'alourdissent et je comprends, trop tard, que les repas, ou les boissons sont drogués !
Je m'effondre sur le premier divan proche et je perds connaissance.
Combien de temps s'est-il écoulé ? je ne sais pas.  :dodoreve
J'entrouvre les paupières : partout des formes allongées, dans la position où le sommeil les a pris. Je suis la seule éveillée … donc, c'est la boisson qui contient la drogue. Ne pas bouger, surtout ne pas bouger, faire semblant de dormir …

Une des jeunes filles, parmi les plus âgées, est couchée près de moi, la tête tournée de mon coté. Je réalise soudain qu'elle a les yeux ouverts et qu'elle me regarde intensément. Mon regard se rive au sien … Elle me fait des signes discrets : clins d'œil et hochements de tête.
Je me sens soudain très bizarre : comme si on lisait dans sa tête !
Mais pas seulement ! Voilà que mon cerveau forme des mots que je comprends dans ma langue maternelle … ce qui semble impossible !
Je dois "penser à voix haute" car "j'entends" :  :phone:
- Je parle dans ma langue … c'est le traducteur qui agit … Je sais parler avec ma bouche, mais la transmission de pensées est beaucoup plus discrète … Dis, qui es-tu ?
- Je m'appelle Mélis et je viens de la planète Terre. Et toi, qui es-tu ? Quel est ton nom … et comment s'appelle votre planète ?
- Je suis Zilia née de notre mère-Planète Déliceia la Douce. Je ne connais pas mon père, mais je sais qui est ma mère. Elle est là-dessous, esclave des Zorks.
- D'où viennent ces z…orks ? comment sont-ils ? Pourquoi sont-ils si cruels ? et pourquoi ne faites vous rien pour vous défendre ?
- On a une défense : l'invisibilité! Une protection qui entoure la planète, mise en place par les anciens. Une bulle qui rend la planète invisible aux yeux des non-Déliceiants, mais qui a un point faible : l'eau ! … et un jour sombre, Déliceia la tendre a montré sa faiblesse. Ici, l'eau ne tombe qu'une fois tous les deux ans … trois jours durant … Durant ces jours, elle devient visible. Et il a fallu que les Zorks traversent l'espace juste le premier jour !
Les Zorks sillonnent l'espace pour trouver de nouveaux territoires. Ils sont laids, noirs, comme ces bêtes, là ! (Zilia montrait du doigt un insecte rampant ressemblant à un cafard terrestre) Mais ils sont énormes, très gros, très forts et lancent du feu du bout du doigt !  :diablnoir:
Les adultes … nos parents, ont peur pour nous, et nous, nous avons peur pour eux ! … et donc, personne ne bouge et ne se révolte !
- Pourtant, vous n'allez pas pouvoir continuer comme ça ! Il n'y aura bientôt plus rien ni personne à défendre sur cette planète !  Dis-moi ? d'où vient ce blanc et l'invisibilité qui se produit de temps à autre ?
- Justement, de la bulle d'invisibilité ! … mais pour le blanc, c'est quand il y a trop de Zicotron dans l'atmosphère ! et ça c'est de la faute des Zorks ! Ils ont creusé là-dessous pour extraire du Tritalinium, dont ils font des cuirasses qui les rendent plus légers …
- Pourquoi ont-ils besoin de ces cuirasses ? je ne comprends pas ?
- Ils ont une trop lourde densité et sans cuirasse, ils enfoncent le sol à chaque pas, et même, ils étouffent !
Mélis ouvre de grands yeux et murmure :
-Voilà donc leur faiblesse !

Soudain, dans un cliquetis de chaînes et de chocs métalliques, une immense porte se dessine dans le fond du bâtiment. Et là, vision d'horreur ! Mélis ne peut retenir un cri de surprise. Deux créatures de cauchemar avancent très lentement, en se dandinant : hideux, deux énormes  monstres noirs aux yeux globuleux, recouverts d'une enveloppe argentée la fixent en bavant !  affraid
Fuir, vite, fuir … Mais où ? Il y a longtemps que la porte conduisant vers l'extérieur s'est refermée … sans laisser aucune trace !
Mélis cria dans sa tête :
- Zilia, où est la porte ? vite … comment sortir ?
Zila la regarde en pleurant, elle se lacère la poitrine de peur :
- il n'y a pas de porte à cette heure ci. Elle n'existe que pour les repas et le choix.
Les mots que Zilia transmet à Mélis font naître des images sanglantes ! …elle cherche à trouver un autre sens aux paroles de Zilia. Ce n'est pas possible, il y a forcément une autre traduction !
- le choix ? quel choix ?
Les monstres tendent, en grognant des "pattes?" velues, munies d'appareils bizarres et de pinces.
Mélis hurle dans sa tête : - le choix ? quel choix ?
- Zilia essaie de former des mots, Mélis n'entend que  des bribes de syllabes : "ils … le choix … nous … viande"
Le visage de Mélis se transforme en un cri silencieux : les yeux exorbités, sa bouche cherche l'air. Elle saisit Zilia par le bras et la tire vers la seule sortie possible : l'antre des Zorks !

Zilia et Mélis se sont arrêtées: devant elle, un assemblage de métal, de lumières, des hublots… elles sont à l'intérieur d'un vaisseau spatial !
Aucune erreur possible. Lorsqu'elle lève la tête, Mélis aperçoit, au travers une brume blanchâtre, quelques étoiles, la planète XZ13 et ses trois anneaux, qu'elle avait eu le temps de visualiser avant d'être attirée par Déliceia.
Autour d'elles, plusieurs Zorks semblent reliés à des appareils volumineux …
- Ceux là ne bougent pas, dit Mélis.
Au fait, ont-ils un langage ? comment communiquent-ils ?
- sais pas, répondit Zilia  … Ils sont forts, mais idiots ! Je crois qu'ils ne nous comprennent pas …  bounce
Derrière elles, des chocs sourds dans le sol indiquent que les deux Zorks reviennent sur leurs pas ! Ils ne vont donc pas tarder à se saisir d'elles ! Mélis cherche désespérément une échappatoire … Elle se retourne pour voir où sont les monstres et s'arrête, surprise ! … Zilia, qui la suit de près, la heurte de plein fouet !
- Hé, pourquoi tu bouges plus ? hurle Zilia dans la tête de Mélis !
- Chut ! …Attention ! ils lèvent un bras, ils vont tirer …. mais pourquoi n'avancent-ils plus ?
-  heu…….. Je sais ! ils sont fatigués parce qu'ils sont trop lourds. Nous, on va vite, eux non  ! regarde, ceux là n'ont pas d'armure et ne peuvent pas bouger !
- héééé ! donc, si on bouge vite, ils ne peuvent plus bouger, ni nous viser ! bon à savoir, ça !
- Ecoute ! ….

Une rumeur intense monte des profondeurs du sol : des cris, des explosions, des grognements, des claquements, des mugissements de moteur, des pleurs aussi ….
Zilia tremble, se tasse sur elle-même, écroulée sur le sol, elle pleure ….
Mélis s'accroupit à son coté :
- Qu'as-tu ? tu as mal ? tu as été touché ?
- Noooon … noooon … c'est à peine si Mélis comprend ce que son cerveau lui envoie !
- Mais pourquoi pleures-tu comme ça ?
- Ce sont les miens … là dessous … ma mère … mon frère …. mon peuple …
Mélis s'effondre à son tour. Elle prend soudain toute la dimension des évènements, de ce qu'elle a vécu depuis que son vaisseau s'est posé, de ce qui se vit sous ses pieds …  grrrr
- On va les sortir de là … je te le promets … je ne sais pas encore comment, mais je te promets qu'on va tout faire pour les sortir de là … et chasser les Zorks ! … mais j'ai besoin de toi, courage … sans toi, je ne peux rien !
- Pourquoi fais-tu ça ?
- Pourquoi je fais quoi ?
- Ben, nous aider, prendre ces risques … tu ne connais personne sur Deliceia !? je ne comprends pas …
-Tu oublies que je n'ai pas choisi de venir sur votre planète. Quelque chose a attiré mon vaisseau … je suppose que les Zorks ont voulu que je m'échoue. Et puis, je suis incapable de rester insensible à ce que vous vivez ! J'aime tous les êtres qui peuplent l'univers … Mon métier d'archéospace me fait toujours rêver d'amitié au delà des étoiles, et je ne supporte pas la violence.
Tout en échangeant avec Zilia,  Mélis examine le lieu où elles sont … derrière elles, des petits chariots roulants sont alignés. Devant, une ouverture qui s'ouvre et se ferme régulièrement. Cela semble être le centre du "vaisseau". En approchant avec prudence, Mélis constate que "la porte" reste toujours ouverte. De fait, le "fermé-ouvert" est une illusion d'optique. Il y a  un énorme tube dans lequel coulisse une plate-forme qui bouge continuellement du haut vers le bas, comme un ascenseur !
- Il y a donc un niveau en dessous … et un étage … se dit Mélis … Il faudrait savoir ce qui s'y trouve et combien de Zorks se tiennent là haut … tant pis … il y a un risque, mais je vais essayer une ruse …

Elle se saisit d'un chariot et se glisse derrière ! … puis, elle le pousse sur la plate-forme quand elle arrive devant elles, se laissant emmener à son tour, plaquée au sol.
Le cylindre glisse sans aucun bruit. Un étage plus haut, il y a aussi une ouverture. Mélis ne bouge pas. Elle laisse le cylindre redescendre, jusqu'au niveau inférieur : là, l'ouverture est obstruée, et elle a juste le temps de voir une roue, semblable à la roue de commande d'ouverture  d'un sous-marin, ou d'un vaisseau. Le cylindre remonte, qui l'entraîne … elle laisse passer plusieurs aller-retour … puis, elle se décide à jeter un coup d'œil furtif quand la plate-forme arrive au niveau de l'étage.
Tout d'abord, elle voit sans comprendre : des boutons, des lumières, des spots … et  … une immense forme noire, comme une paroi ovale avec une flèche de chaque coté !
En arrivant devant l'étage intermédiaire, Zilia se glisse rapidement auprès d'elle :
- Je ne veux pas rester seule, j'ai peur !
- Chut !
La plate-forme se hisse à l'étage. Juste avant d'être devant le niveau, elle murmure à Zilia :
- Ne bouge pas, je tente !
D'un saut léger, elle se propulse sans effort dans la petite pièce. Maintenant, elle sait où elle est : dans le poste de pilotage ! …
et ce qu'elle a pris pour une paroi … c'est le dos d'un zork !!!
- Vite, disparaître ! … où est l'ascenseur ? …
Mais déjà le zork pivote lentement ! … Et Mélis n'en croit pas ses yeux : celui-ci fait partie intégrante du pilier central du vaisseau.
Il est le pilote du vaisseau ET une partie de ce vaisseau. Le zork tend une "patte" crochue vers ce qui ressemble à un micro. Mélis croit que sa tête va exploser : des sons roques, puis aigus, ébranlent tout l'édifice … puis, c'est une sirène lui vrille les oreilles. Le zork la regarde, crisse et crache … mais ne peut pas faire un seul mouvement de plus en direction de la jeune fille !

Mélis saute sur la plate-forme qui arrive juste à son niveau … Mais Zilia n'est plus là ! … Mélis crie dans sa tête :  
- Zilia ! … Zilia … où es-tu ?
La plate-forme redescend.
Mélis continue à appeler :
- Zilia … où es-tu ?
A hauteur du sous-sol, Mélis a enfin une réponse :
- Ici … je suis là ! J'essaie d'ouvrir avec la roue ! … ce doit être l'accès à la mine, mais je n'y arrive pas !
La sirène  continue à lancer ses appels stridents, qui blessent les tympans et paralysent Mélis.
- Comment fais-tu pour résister à ces sons ?
- J'arrive à les exclure de ma tête … Zilia poursuit ses efforts, aidé maintenant par Mélis. Soudain, la roue fait un quart de tour, puis dans un cliquetis assourdissant et de puissants bruits métalliques, le mur tout entier semble se diluer, et la mine apparaît !
Mais, alors qu'elles savent être sous terre, Mélis et Zilia se retrouvent à l'extérieur !

Dans le blanc laiteux de la planète fantôme des enfants jouent, indifférents  … Se dessinant vaguement dans la brume, Mélis devine la forme d'un engin spatial : le sien ? ou un nouveau piège, un nouveau danger ?
L'immense porte du môle est ouverte, ou plutôt, elle n'existe plus, et à la place des divans, des distributeurs, il y a désormais des échelles, des outils, des puits noirs ouverts qui ressemblent à des plaies qui blessent le sol blanchâtre …
De chacun de ces puits montent des coups sourds, un bruit continuel de chaînes, de métal entrechoqué … et … des pleurs, des gémissements, …
Les filles, voguant dans une incompréhension totale, ne savent plus quoi faire … elles n'arrivent même plus à réfléchir, à penser. Ce qu'elles perçoivent avec leurs yeux ne signifient plus rien … où est le vrai, où est le faux ?
Combien de temps restent-elles prostrées, ramassées sur elles-mêmes ?  Question
Zilia fait un geste vers Mélis, mais celle-ci la repousse !
La peur, la peur la plus violente, celle qui vient du fond du ventre, du fond des temps, fait battre à exploser le sang sur les tempes de Mélis. Elle a mal, elle a chaud, elle a froid, elle ressent de la colère, de la haine … mais ces sensations, ces sentiments, elle est incapable de les exprimer : elle n'est plus rien, elle se sent se dissoudre dans l'éther blanc de cette planète maléfique ! Elle respire avec de plus en plus de difficulté … que disait cette fille maudite : Zilia ? le Zicotron ! elle est empoisonnée et va mourir ! Elle s'effondre d'un coup, basculant dans le néant …..

Une chaude et douce lumière caresse son visage. Elle se sent bien, merveilleusement bien,  fraîche et reposée comme après une bonne nuit de sommeil paisible. Un parfum subtil et délicat effleure par instant ses narines …
Elle entrouvre les yeux : des tentures légères flottent à chaque souffle d'air.  flower
Mélis refait surface peu à peu …elle entend un petit rire en grelots. Elle tourne la tête et fixe une belle jeune fille, assise par terre près de sa couche. Elle sait qu'elle la connaît … pourtant, elle ne sait plus qui elle est !
- Chut ! … ne force pas … tout va bien … Laisse le temps faire son ouvrage, nos rafi t'ont soigné et fait dormir durant un an … le temps que ton esprit analyse, trie, et efface toutes les éléments négatifs et destructeurs en toi … tu vas te souvenir peu à peu … mais sans crainte. Dors, tu as tout le temps …
- Zi… Ziliiiia ! Tu es Zilia, n'est-ce pas ?  sunny
- Oui, et voici ma mère … et mon frère … et cette petite, là, est ma jeune sœur. … Dors, tout est bien, il n'y a plus de monstres, plus de brume blanche, plus de Zork … Dors …

Et une semaine passa encore.
Vint enfin le jour où Mélis put se lever. La voici qui marche à pas mesurés vers la lumière. Grand Maître des temps et des espaces,  pourvu que ce soit vrai, que tout aille bien !
La voici dehors !
A quelques mètres d'elle, elle voit son vaisseau, brillant dans la lumière matinale.
Sans que rien ne trouble leurs jeux, des enfants jouent ….  rient aux éclats ! Que c'est bon d'entendre leurs rires !
Partout est le mouvement, l'harmonie, la paix ! Une herbe drue, d'un vert bleu abrite mille fleurs différentes et odorantes …
Il y a là de jeunes gens et des jeunes filles qui dansent au son de percussions. Comme en apesanteur, leurs pieds tournent, les bras tendus devant eux, écartés, leurs mains s'appuient sur des bâtons qui servent d'appui à leurs envolées légères
Des petites filles font de la balançoire, petits papillons aux robes multicolores … et des tout petits jouent ou dorment sur des couvertures.
Des arbres majestueux abritent des tables et des bancs. Des hommes, des femmes, des enfants y sont installés et se restaurent.
- Mélis ! L'appel résonne, haut et clair ! viens, tu dois avoir faim … et tu dois aussi avoir faim et soif de connaître tous les évènements depuis …. ton atterrissage  forcé !
- Oui, mais d'abord, une question : où sont les Z … orks ? ils étaient bien réels, n'est-ce pas ?

- Oh, que oui ! Mais le cauchemar est fini ! Leur vaisseau a emmené les survivants et les morts vers un ailleurs que l'on espère désert, ils ont fui lâchement dès que les Déliceiants ont pu se défendre … grâce à toi !
- A moi ?  ange
- Oui, tu as trouvé où appuyer sur la roue, et ainsi nous avons réussi à ouvrir la porte de l'enfer. Alors, il y a eu une réaction en chaîne : tout s'est ouvert, découvert … et toutes les illusions ont cessées !!!

Près de Zilia se tient un homme âgé, à la longue barbe blanche, aux yeux bleus pénétrants :
- Je suis Zoustra, Chef de cette communauté et grand Maître des Augires. Merci, fille de la Terre, fille d'Auréus, désormais planètes sœurs de notre mère-Planète Déliceia la Douce. Tu es ici chez toi, comme les tiens seront à jamais chez eux ! Nous avons renforcé la protection-bulle … l'eau n'est plus une menace. Et nous l'avons équipée d'une porte secrète, que seuls toi et ceux à qui tu confieras "le code-clé" pourront ouvrir.

- Merci à toi, Maître Zoustra ! Merci de ta confiance et de ton amitié. Maintenant, j'aimerai bien savoir comment tous, nous avons réussi à sortir de l'enfer, et qui étaient vraiment ces infâmes Zorks !
- Ecoute la voix de Sheshat, notre conteuse, c'est elle qui va te narrer la fin de ton aventure.

- Nos veillées rassembleront notre peuple. Celui-ci va revivre et s'étendre. Et tous, nous  louerons ton nom, Mélis, fille de l'au-delà des mondes.  lettr amour
Notre renaissance commença quand tu pris appui sur la rosace de la roue maudite, qui tenait fermée le monde noir et emprisonnait l'illusion ! Dès que Zilia et toi avez tourné la roue, tout bascula, ce qui était caché se révèla et le visible se transforma … car tout n'était qu'illusion !
Ah, je vois ton regard !!! oh, si, hélas, les Zoks sont bien réels, réelles aussi les souffrances, réels les morts, la mine, la peur et bien réelle aussi notre belle planète qui se mourrait lentement. Les Zorks sont des êtres cruels, mais faibles par leur lourdeur et leur bêtise ! Si nous avions connu leur secret, nous les aurions vaincus rapidement.
Hélas, s'ils sont incapables de créer quoique ce soit, ils sont habiles à détruire les vies et voler le bien des autres ! C'est ce qu'ils firent avec une planète amie : Aaustérius. Seuls quelques habitants réussirent à quitter leur planète, en abandonnant tout derrière eux. Ils durent ainsi abandonner leur machine à rêver, une invention géniale d'un de leurs savants. Cette machine apportait bonheur et équilibre et guérissait beaucoup de maladies.
Mais, dans les mains des Zorks, elle devint outil de mort ! Un Zork fou, sans doute en en cherchant le fonctionnement, inversa les données … et les rêves devinrent des cauchemars !
Il suffisait qu'un Zork tende une pince pour que chacun d'entre nous y voit un bras d'où sortait une arme qui crachait du feu ! les moles, la nourriture et la boisson, les drogues, tout était faux. Notre planète se mourrait, mais rien de blanc …. pas d'enfants seuls non plus. Des hommes et des femmes creusaient dans la mine, mais il n'y avait que trois Zorks malhabiles pour les surveiller ! Une énorme illusion collective  … mais si réelle !
Dès que les murs d'illusion tombèrent, les Zorks se hâtèrent avec beaucoup de lenteur et de difficulté dans leur vaisseau qui disparut dans l'espace.
En un an terrestre, notre mère-Planète Délice s'est regérénée et la vie reprend son cours.
Louanges à toi, Mélis ! ….
Honneur et louanges à toi aussi, Zilia, fille aînée de Mistra, coureuse de planètes !   top

Mélis regarda Zilia et sa mère :
- tu es pilote de vaisseau, Mistra ?
La mère de Zilia laissa échapper un petit rire.
- Hé oui ! Je suis moi aussi, selon ton langage,  archéospace. Le père de Zilia est Terrien et je sais que depuis toujours, le rêve de ma fille aînée est de courir l'espace … Plus rien ne s'y oppose désormais, elle a prouvé son courage !
Mélis garde le silence … puis, elle regarde Zilia en souriant …
- J'ai une idée et une grande envie … si vous le permettez, je voudrai emmener Zilia pour un voyage de découvertes et de connaissances … En premier, la Terre, pour lui faire bénéficier d'une découverte fantastique de nos savants aidés par les sages, la molécule du temps : Evi, qui nous permet de ne vieillir que d'un an terrestre tous les 25 ans environ. Elle y a droit, puisque à demi terrienne !

C'est ainsi que Mallory et Benji virent leur famille s'agrandir.  balcoeur
Mélis et Zilia devinrent inséparables et vécurent de nombreuses aventures passionnantes, mais fort heureusement, jamais aucune aussi sinistre que l'invasion des Zorks sur Déliceia.

FIN
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